Revolution | Originum
Par : llbartabacll
Genre : Science-Fiction , Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 6
Publié le 07/03/15 à 13:11:35 par llbartabacll
#5 : Me trouveras-tu ?
315 ème Cycle – An 434
Le soleil surplombait la zone de lancement. Nombre de techniciens et d’employés s’étaient regroupés pour assister au décollage. Le poids du prototype était tellement imposant, qu’il avait fallu plusieurs personnes pour m’installer l’appareil sur le dos. Son inventeur, Isaac Anderwoods, se trouvait à mes côtés, m'expliquant le fonctionnement du H-Wings. Mise en marche, directions, système d’éjection… J’étais prêt pour décoller.
"[…] Ça a l’air simple dit comme ça.
- C’est normal, ça l’est…. Et une dernière chose. Ceci sera ta rampe de lancement. Elle n’a pas été conçue pour envoyer des personnes à haute altitude mais, avec quelques réglages, elle va te permettre d’atteindre les mille cinq-cents mètres. La poussée du H-Wings fera le reste pour te faire atteindre l’altitude optimale. "
Je m’installai dans l’habitacle à l’apparence d’une fusée. Les ailes du H-Wings épousaient les mouvements de mes bras, me permettant de les rétracter pour entrer à l’intérieur. Un décompte se lança alors que l’attroupement de personnes recula d’une dizaine de mètres. La rampe de lancement envoya la fusée dans le ciel à une vitesse telle que je perdis connaissance l’espace de quelques secondes. Arrivé à mille cinq-cents mètres, la fusée s’ouvrit en plusieurs parties. Aussitôt, je mis plein gaz avec le H-Wings pour continuer à grimper. Entre deux mille et deux mille cinq-cents mètres d’altitude, je dépliai les ailes de l’appareil pour me stabiliser et partis droit en direction de New York.
La stature imposante des vaisseaux de Genesis se voyait de ma position. J’arrivai rapidement au-dessus d’un New York apocalyptique. L’épaisse fumée qui embrasait la ville permettait à peine de voir les derniers étages des plus grands buildings. Je mis un visuel sur le vaisseau que je cherchais pendant que ce dernier sortait son artillerie pour m’empêcher de l’atteindre. S’en suivi, des esquives incessantes entre les missiles et les mitrailleuses du vaisseau. Soudain, le H-Wings se coupa net. Je me mis à perdre de l’altitude. Je m’éjectai et me rattrapai in extremis sur le vaisseau pendant que l’appareil, quant-à-lui, continua de chuter avant de disparaître dans la fumée. Je grimpai difficilement tout en haut du vaisseau pour atteindre une bouche d’aération. Grace à ma force, je réussis à l’ouvrir suffisamment pour m’y glisser à l’intérieur.
Je me retrouvai dans des conduits de canalisations. C’est à peine si je pouvais me mouvoir à l’intérieur. Etrangement, le vaisseau n’était pas en état d’alerte, peut être pensaient-ils que j’étais tombé avec le H-Wings. Après de longues minutes où j’avais l’impression de n’avoir seulement avancé que de quelques mètres, je tombai sur une grille de ventilation. Je reconnus l’une des personnes qui discutaient.
"Pour la millième fois nous devons revoir les procédures pour éviter qu’un tel incident se reproduise.
- Et je te répète que cela est impossible. Réfléchis un peu Kihlaï, reprogrammer complètement les procédures ? On a mis des années à mettre tout au point et tu veux tout refaire pour un simple cas ?
- Ce n’est pas seulement ça. Ce premier incident montre que ce n’est, justement, pas au point. Parmi les centaines de directives qu’il y a dans ces procédures, certaines sont à revoir et tu sais tout autant que moi que ça ne pourrait pas être le dernier incident.
- Sur les millions de soldats, il n’y en a qu’un seul qui a réussi à s’en libérer. Tout est parfait je te dis, les chances sont infimes pour que ça arrive de nouveau.
- Je vois… Je suis donc le seul ici à prendre vraiment au sérieux cet incident. Au final, je me demande si c’est vraiment le meilleur que vous voulez pour l’organisation… dit-il en partant.
- Attend, Kihlaï, ce n’est aucunement ta faute ce qui est arrivé… Ne te sens pas responsable…
- Oh mais je ne le suis pas du tout. Je les avais prévenus. "
Je me doutais que ce n’était pas lui qui m’avait aidé à m’évader mais il pouvait éventuellement coopérer à présent. Après tout, c’était cette personne qui avait fait ce que j’étais devenu aujourd’hui, elle savait tout sur moi. Je décidai de le suivre jusqu’à son laboratoire, probablement le même que celui où tout avait changé pour moi. Une poignée de mètres plus tard, un bruit soudain m’arrêta. Quelque chose perfora le conduit en m’attrapant la jambe et me sortit de force de ce dernier. L’ennemi me plaqua immédiatement au sol, essayant tant bien que mal de m’achever avec ses mains. Je le contrai d’un coup de tête suivi d’une balayette pour le mettre, à son tour, à terre. Je me relevai et le gardai au sol en lui plaçant mon tibia sur son cou. C’est au même moment qu’un scientifique ouvrit la porte de la pièce. Il me vit directement mais je lui fis signe d’entrer d’un simple mouvement avec l’arme que je braquais sur lui. Il s’exécuta en se mettant dans un coin de la pièce pendant que j’achevai l’autre individu d’une balle dans la tête. Je m’approchai du scientifique alors que celui-ci s’empara d’un scalpel pour se défendre.
"Je cherche la personne avec laquelle vous parliez il y a quelques minutes.
- Vous êtes celui dont tout le monde parle ici. Surtout pour Kihlaï.
- Et ce n’est que le début.
- Parce que vous pensez pouvoir réussir quelque chose en étant seul ?
- Je ne serai pas seul… Vous avez fait une grave erreur et apparemment seule cette personne, ce Kihlaï, en a vraiment conscience.
- Kihlaï a toujours été perfectionniste, peut-être même trop. Chaque erreur qu’il commet est un échec pour lui, même la plus infime d’entre-elle.
- C’est bien beau tout ça mais vous allez coopérer ou… ?
- Vous croyez vraiment que je vais vous ai… "
Je l’assommai avant qu’il ne finisse sa phrase et le trainai jusqu’à son casier où je l’enfermai à l’intérieur. Je fis de même pour le cadavre. J’attendis quelques instants avant de me glisser parmi une patrouille de soldats. Beaucoup d’entre eux étaient dans des salles, suspendus à un crochet, comme s’ils étaient désactivés. Après m’être baladé durant quelques minutes, accompagné de ces soldats, je bifurquai discrètement dans une allée. C’est à ce moment que j’aperçus, au loin, Ève discuter de manière plutôt virulente avec d’autres personnes. Je rentrai rapidement dans une salle avant qu’elle ne m’aperçoit. Je ne vis pas le scientifique assis devant son bureau, s’apprêtant à déclencher l’alarme. J’arrêtai son geste en courant vers lui et en lui attrapant le bras. Je le pris par le cou et mis ma main sur sa bouche.
"Je cherche une petite information et tu pourrais éventuellement m’aider à l’avoir. Tu veux bien ? demandai-je en faisant pression autour de son cou.
- Oui, répondit-il en hochant de la tête.
- Enfin quelqu’un de coopératif. Je cherche un certain Kihlaï, dis-moi où il se trouve et je te laisserai tranquille.
- Dans le couloir G-8, vous ne pouvez pas le louper.
- Bah voilà ! Ce n’était pas si compliqué finalement. "
Il hurla dans ma main et gigota dans tous les sens pendant que je lui faisais perdre connaissance. Je le laissai inconscient sur son bureau et repris ma route vers mon objectif. J’avançai lentement, rasant les murs pour qu’on ne me remarque pas. Je trouvai aussitôt le couloir. Il n’y avait plus que des scientifiques qui travaillaient assidument dans leur laboratoire respectif. Je me faufilai dans ce long couloir, passant sous les vitres et en évitant de croiser leur regard. J’identifiai instinctivement la bonne pièce grâce à la salle d’opération qui juxtaposait le laboratoire. Je m’apprêtai à ouvrir la porte quand cette dernière le fit automatiquement, me mettant nez à nez avec ce Kihlaï. J’accrochai son col et entrai dans la pièce, la porte se refermant derrière moi. Je le soulevai au-dessus du sol et le collai contre le mur.
"Comment osez-vous revenir ici ? Vous ne souhaitez que votre mort ?
- J’ai besoin d’informations me concernant et je sais que vous les possédez. Je veux tout, de mon premier jour à celui de mon évasion.
- Et vous vous attendez à ce que je vous les donne ? Vraiment ?
- Non… Mais vous n’avez pas le choix, répondis-je en le posant sèchement sur sa chaise.
- Qui vous dit que je ne suis pas en train de tout effacer ou de donner l’alerte? dit-il en continuant de tapoter son clavier. Peut-être que si j’appuie sur ce bouton toutes vos données disparaitront ?
- Oh, je suis certains que vous ne ferez pas ça, rétorquai-je arme pointée sur sa tempe.
- Vous êtes bien présomptueux, dit-il en sécurisant l’ordinateur.
- Et vous bien con, répliquai-je en le frappant avec la crosse de l’arme. "
J’écartai la chaise loin du bureau et pris possession de l’ordinateur. Je me connectai au terminal central des Opérations via l’oreillette que m’avait donné Isaac.
"Ici le Général McLingan ! Nous essayons de vous joindre depuis un bon bout de temps, Soldat !
- Disons que j’étais plutôt occupé. J’aurai besoin de personnes compétentes dans l’intrusion de systèmes informatique, des hackers quoi.
- Vous n’étiez pas censé trouver la personne qui vous a aidé, Soldat ? Votre objectif a changé ?
- Ces informations répertorient toutes les entrées à mon sujet. La personne qui m’a secouru a certainement laissé volontairement des indices pour que je la retrouve.
- Dans l’état actuel, on ne peut pas avoir accès au système, me signala l’un des hackers. Il faut que vous vous connectez d’abord dans celui-ci, le reste sera ensuite entre nos mains.
- Je ne connais pas le mot de passe. Je n’en ai aucune idée.
- Parfois, les mots de passes sont plus simples qu’on ne le pense. Essayez tout ce que vous avez entendu. "
Le clavier ne comportait pas notre alphabet classique mais plutôt des sortes de symboles. Instinctivement, et sans trop comprendre comment, j’arrivais aisément à écrire avec. Après maintes tentatives à essayer tout et n’importe quoi, j’entrai le nom Genesis. L’ordinateur mit quelque secondes avant de, finalement, m’accorder l’accès au système. "La sécurité a été renforcée mais l’algorithme est quasi-calqué sur plusieurs autres déjà recensées. Ça risque de prendre du temps mais c’est faisable. " m’indiqua le hacker dans l’oreillette. Au même moment, l’alarme se mit, soudainement, à sonner. Kihlaï me regarda le sourire au coin des lèvres, la main accrochée sur l’alarme. Je ne perdis plus de temps et déguerpis à toute vitesse en direction des capsules de lancement. C’était le seul moyen que je connaissais pour partir d’ici. J’évitai tout combat avec les hommes de Genesis en esquivant les coups et tirs qu’ils assainissaient. Au détour d’une allée, l’un des soldats m’attrapa violemment par le bras et me jeta dans la pièce dans laquelle il se trouvait.
"Le courage ne suffit pas pour tout réussir, Jake. Tu es prévisible et cela te perdra si tu continues ainsi, s’exclama Ève.
- Vous parlez beaucoup pour ne pas dire grand-chose, répondis-je en pointant mon arme.
- Tire, je suis toute à toi... Tu n’as plus qu’à appuyer sur la détente… "
Sans hésitation, le coup partit en un instant. Malheureusement, avant même que l’impact ne touche le mur, elle évita le tir et eut le temps de se rapprocher vers moi pour me subtiliser mon arme. Elle démonta la culasse et jeta ce qu’il en restait un peu plus loin.
"Prévisible… Encore une fois…
- Vous attendez quoi pour me tuer ? Les mots font mal mais ils ne tuent pas vous savez.
- Je n’aime pas tellement me salir les mains… Je n’ai pas besoin de faire ça, les autres s’en charge la plupart du temps. Tuer est pour les faibles… Un humain veut montrer à quel point il est supérieur en tuant l’autre… Je connais déjà ma supériorité et bientôt la Terre la connaîtra à son tour. "
Une explosion, dans laquelle Ève disparu, s’en suivi. Le vaisseau, éventré de part en part, se mit à chuter et à tournoyer. Je tentai de sauter hors de l’appareil mais plusieurs soldats se jetèrent sur moi pour m’en empêcher. J’essayai de m’extirper de là mais impossible d’en réchapper, le vaisseau se crasha dans l’eau et commença à couler. La dernière image que je vis, à travers les trous de l’appareil, était celle du ciel de New York redevenant bleu à nouveau…
315 ème Cycle – An 434
Le soleil surplombait la zone de lancement. Nombre de techniciens et d’employés s’étaient regroupés pour assister au décollage. Le poids du prototype était tellement imposant, qu’il avait fallu plusieurs personnes pour m’installer l’appareil sur le dos. Son inventeur, Isaac Anderwoods, se trouvait à mes côtés, m'expliquant le fonctionnement du H-Wings. Mise en marche, directions, système d’éjection… J’étais prêt pour décoller.
"[…] Ça a l’air simple dit comme ça.
- C’est normal, ça l’est…. Et une dernière chose. Ceci sera ta rampe de lancement. Elle n’a pas été conçue pour envoyer des personnes à haute altitude mais, avec quelques réglages, elle va te permettre d’atteindre les mille cinq-cents mètres. La poussée du H-Wings fera le reste pour te faire atteindre l’altitude optimale. "
Je m’installai dans l’habitacle à l’apparence d’une fusée. Les ailes du H-Wings épousaient les mouvements de mes bras, me permettant de les rétracter pour entrer à l’intérieur. Un décompte se lança alors que l’attroupement de personnes recula d’une dizaine de mètres. La rampe de lancement envoya la fusée dans le ciel à une vitesse telle que je perdis connaissance l’espace de quelques secondes. Arrivé à mille cinq-cents mètres, la fusée s’ouvrit en plusieurs parties. Aussitôt, je mis plein gaz avec le H-Wings pour continuer à grimper. Entre deux mille et deux mille cinq-cents mètres d’altitude, je dépliai les ailes de l’appareil pour me stabiliser et partis droit en direction de New York.
La stature imposante des vaisseaux de Genesis se voyait de ma position. J’arrivai rapidement au-dessus d’un New York apocalyptique. L’épaisse fumée qui embrasait la ville permettait à peine de voir les derniers étages des plus grands buildings. Je mis un visuel sur le vaisseau que je cherchais pendant que ce dernier sortait son artillerie pour m’empêcher de l’atteindre. S’en suivi, des esquives incessantes entre les missiles et les mitrailleuses du vaisseau. Soudain, le H-Wings se coupa net. Je me mis à perdre de l’altitude. Je m’éjectai et me rattrapai in extremis sur le vaisseau pendant que l’appareil, quant-à-lui, continua de chuter avant de disparaître dans la fumée. Je grimpai difficilement tout en haut du vaisseau pour atteindre une bouche d’aération. Grace à ma force, je réussis à l’ouvrir suffisamment pour m’y glisser à l’intérieur.
Je me retrouvai dans des conduits de canalisations. C’est à peine si je pouvais me mouvoir à l’intérieur. Etrangement, le vaisseau n’était pas en état d’alerte, peut être pensaient-ils que j’étais tombé avec le H-Wings. Après de longues minutes où j’avais l’impression de n’avoir seulement avancé que de quelques mètres, je tombai sur une grille de ventilation. Je reconnus l’une des personnes qui discutaient.
"Pour la millième fois nous devons revoir les procédures pour éviter qu’un tel incident se reproduise.
- Et je te répète que cela est impossible. Réfléchis un peu Kihlaï, reprogrammer complètement les procédures ? On a mis des années à mettre tout au point et tu veux tout refaire pour un simple cas ?
- Ce n’est pas seulement ça. Ce premier incident montre que ce n’est, justement, pas au point. Parmi les centaines de directives qu’il y a dans ces procédures, certaines sont à revoir et tu sais tout autant que moi que ça ne pourrait pas être le dernier incident.
- Sur les millions de soldats, il n’y en a qu’un seul qui a réussi à s’en libérer. Tout est parfait je te dis, les chances sont infimes pour que ça arrive de nouveau.
- Je vois… Je suis donc le seul ici à prendre vraiment au sérieux cet incident. Au final, je me demande si c’est vraiment le meilleur que vous voulez pour l’organisation… dit-il en partant.
- Attend, Kihlaï, ce n’est aucunement ta faute ce qui est arrivé… Ne te sens pas responsable…
- Oh mais je ne le suis pas du tout. Je les avais prévenus. "
Je me doutais que ce n’était pas lui qui m’avait aidé à m’évader mais il pouvait éventuellement coopérer à présent. Après tout, c’était cette personne qui avait fait ce que j’étais devenu aujourd’hui, elle savait tout sur moi. Je décidai de le suivre jusqu’à son laboratoire, probablement le même que celui où tout avait changé pour moi. Une poignée de mètres plus tard, un bruit soudain m’arrêta. Quelque chose perfora le conduit en m’attrapant la jambe et me sortit de force de ce dernier. L’ennemi me plaqua immédiatement au sol, essayant tant bien que mal de m’achever avec ses mains. Je le contrai d’un coup de tête suivi d’une balayette pour le mettre, à son tour, à terre. Je me relevai et le gardai au sol en lui plaçant mon tibia sur son cou. C’est au même moment qu’un scientifique ouvrit la porte de la pièce. Il me vit directement mais je lui fis signe d’entrer d’un simple mouvement avec l’arme que je braquais sur lui. Il s’exécuta en se mettant dans un coin de la pièce pendant que j’achevai l’autre individu d’une balle dans la tête. Je m’approchai du scientifique alors que celui-ci s’empara d’un scalpel pour se défendre.
"Je cherche la personne avec laquelle vous parliez il y a quelques minutes.
- Vous êtes celui dont tout le monde parle ici. Surtout pour Kihlaï.
- Et ce n’est que le début.
- Parce que vous pensez pouvoir réussir quelque chose en étant seul ?
- Je ne serai pas seul… Vous avez fait une grave erreur et apparemment seule cette personne, ce Kihlaï, en a vraiment conscience.
- Kihlaï a toujours été perfectionniste, peut-être même trop. Chaque erreur qu’il commet est un échec pour lui, même la plus infime d’entre-elle.
- C’est bien beau tout ça mais vous allez coopérer ou… ?
- Vous croyez vraiment que je vais vous ai… "
Je l’assommai avant qu’il ne finisse sa phrase et le trainai jusqu’à son casier où je l’enfermai à l’intérieur. Je fis de même pour le cadavre. J’attendis quelques instants avant de me glisser parmi une patrouille de soldats. Beaucoup d’entre eux étaient dans des salles, suspendus à un crochet, comme s’ils étaient désactivés. Après m’être baladé durant quelques minutes, accompagné de ces soldats, je bifurquai discrètement dans une allée. C’est à ce moment que j’aperçus, au loin, Ève discuter de manière plutôt virulente avec d’autres personnes. Je rentrai rapidement dans une salle avant qu’elle ne m’aperçoit. Je ne vis pas le scientifique assis devant son bureau, s’apprêtant à déclencher l’alarme. J’arrêtai son geste en courant vers lui et en lui attrapant le bras. Je le pris par le cou et mis ma main sur sa bouche.
"Je cherche une petite information et tu pourrais éventuellement m’aider à l’avoir. Tu veux bien ? demandai-je en faisant pression autour de son cou.
- Oui, répondit-il en hochant de la tête.
- Enfin quelqu’un de coopératif. Je cherche un certain Kihlaï, dis-moi où il se trouve et je te laisserai tranquille.
- Dans le couloir G-8, vous ne pouvez pas le louper.
- Bah voilà ! Ce n’était pas si compliqué finalement. "
Il hurla dans ma main et gigota dans tous les sens pendant que je lui faisais perdre connaissance. Je le laissai inconscient sur son bureau et repris ma route vers mon objectif. J’avançai lentement, rasant les murs pour qu’on ne me remarque pas. Je trouvai aussitôt le couloir. Il n’y avait plus que des scientifiques qui travaillaient assidument dans leur laboratoire respectif. Je me faufilai dans ce long couloir, passant sous les vitres et en évitant de croiser leur regard. J’identifiai instinctivement la bonne pièce grâce à la salle d’opération qui juxtaposait le laboratoire. Je m’apprêtai à ouvrir la porte quand cette dernière le fit automatiquement, me mettant nez à nez avec ce Kihlaï. J’accrochai son col et entrai dans la pièce, la porte se refermant derrière moi. Je le soulevai au-dessus du sol et le collai contre le mur.
"Comment osez-vous revenir ici ? Vous ne souhaitez que votre mort ?
- J’ai besoin d’informations me concernant et je sais que vous les possédez. Je veux tout, de mon premier jour à celui de mon évasion.
- Et vous vous attendez à ce que je vous les donne ? Vraiment ?
- Non… Mais vous n’avez pas le choix, répondis-je en le posant sèchement sur sa chaise.
- Qui vous dit que je ne suis pas en train de tout effacer ou de donner l’alerte? dit-il en continuant de tapoter son clavier. Peut-être que si j’appuie sur ce bouton toutes vos données disparaitront ?
- Oh, je suis certains que vous ne ferez pas ça, rétorquai-je arme pointée sur sa tempe.
- Vous êtes bien présomptueux, dit-il en sécurisant l’ordinateur.
- Et vous bien con, répliquai-je en le frappant avec la crosse de l’arme. "
J’écartai la chaise loin du bureau et pris possession de l’ordinateur. Je me connectai au terminal central des Opérations via l’oreillette que m’avait donné Isaac.
"Ici le Général McLingan ! Nous essayons de vous joindre depuis un bon bout de temps, Soldat !
- Disons que j’étais plutôt occupé. J’aurai besoin de personnes compétentes dans l’intrusion de systèmes informatique, des hackers quoi.
- Vous n’étiez pas censé trouver la personne qui vous a aidé, Soldat ? Votre objectif a changé ?
- Ces informations répertorient toutes les entrées à mon sujet. La personne qui m’a secouru a certainement laissé volontairement des indices pour que je la retrouve.
- Dans l’état actuel, on ne peut pas avoir accès au système, me signala l’un des hackers. Il faut que vous vous connectez d’abord dans celui-ci, le reste sera ensuite entre nos mains.
- Je ne connais pas le mot de passe. Je n’en ai aucune idée.
- Parfois, les mots de passes sont plus simples qu’on ne le pense. Essayez tout ce que vous avez entendu. "
Le clavier ne comportait pas notre alphabet classique mais plutôt des sortes de symboles. Instinctivement, et sans trop comprendre comment, j’arrivais aisément à écrire avec. Après maintes tentatives à essayer tout et n’importe quoi, j’entrai le nom Genesis. L’ordinateur mit quelque secondes avant de, finalement, m’accorder l’accès au système. "La sécurité a été renforcée mais l’algorithme est quasi-calqué sur plusieurs autres déjà recensées. Ça risque de prendre du temps mais c’est faisable. " m’indiqua le hacker dans l’oreillette. Au même moment, l’alarme se mit, soudainement, à sonner. Kihlaï me regarda le sourire au coin des lèvres, la main accrochée sur l’alarme. Je ne perdis plus de temps et déguerpis à toute vitesse en direction des capsules de lancement. C’était le seul moyen que je connaissais pour partir d’ici. J’évitai tout combat avec les hommes de Genesis en esquivant les coups et tirs qu’ils assainissaient. Au détour d’une allée, l’un des soldats m’attrapa violemment par le bras et me jeta dans la pièce dans laquelle il se trouvait.
"Le courage ne suffit pas pour tout réussir, Jake. Tu es prévisible et cela te perdra si tu continues ainsi, s’exclama Ève.
- Vous parlez beaucoup pour ne pas dire grand-chose, répondis-je en pointant mon arme.
- Tire, je suis toute à toi... Tu n’as plus qu’à appuyer sur la détente… "
Sans hésitation, le coup partit en un instant. Malheureusement, avant même que l’impact ne touche le mur, elle évita le tir et eut le temps de se rapprocher vers moi pour me subtiliser mon arme. Elle démonta la culasse et jeta ce qu’il en restait un peu plus loin.
"Prévisible… Encore une fois…
- Vous attendez quoi pour me tuer ? Les mots font mal mais ils ne tuent pas vous savez.
- Je n’aime pas tellement me salir les mains… Je n’ai pas besoin de faire ça, les autres s’en charge la plupart du temps. Tuer est pour les faibles… Un humain veut montrer à quel point il est supérieur en tuant l’autre… Je connais déjà ma supériorité et bientôt la Terre la connaîtra à son tour. "
Une explosion, dans laquelle Ève disparu, s’en suivi. Le vaisseau, éventré de part en part, se mit à chuter et à tournoyer. Je tentai de sauter hors de l’appareil mais plusieurs soldats se jetèrent sur moi pour m’en empêcher. J’essayai de m’extirper de là mais impossible d’en réchapper, le vaisseau se crasha dans l’eau et commença à couler. La dernière image que je vis, à travers les trous de l’appareil, était celle du ciel de New York redevenant bleu à nouveau…
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